Frank Doorhof : Critique du moniteur SW270C de BenQ

Comme vous le savez probablement tous, je suis un grand fan de BenQ. Il y a quelques années, ils étaient dans le même stand où je m’occupais de démonstrations pour ExpoImaging. Je regardais leurs écrans quand ils m’ont demandé si je voulais en essayer un. Au début, j’étais un peu hésitant parce que j’étais aussi en relation avec une autre marque que j’utilisais. Cependant, certaines choses m’ont fait choisir BenQ.

Rien que pour leurs performances, les moniteurs BenQ sont très appréciables. Tenez compte du fait qu’avec la série BenQ, vous obtenez souvent un pare-soleil pour moniteur gratuit (que vous devez souvent acheter avec d’autres marques).

J’ai un faible pour les moniteurs disposant d’étalonnage matériel. Je ne veux pas que ce soit trop technique, mais imaginez pouvoir calibrer un moniteur non pas en utilisant votre PC/Mac, mais directement depuis le moniteur, c’est-à-dire avec le logiciel conçu par les fabricants pour obtenir la qualité maximale de votre écran. Ajoutez à cela les LUT 16 bits et vous êtes en contrôle total de vos réglages.

Annewiek et moi avons dirigé une entreprise d’informatique pendant plus de 20 ans et nous avons beaucoup travaillé avec BenQ par le passé. Pour les gamers… eh bien, il y a une marque qu’ils voulaient tous… BenQ. Alors quand ils m’ont dit qu’ils étaient très sérieux au sujet de leur nouvelle série de moniteurs pour photographe/designer, j’ai tout de suite dit « banco »… Enfin pas tout de suite, il fallait encore que je voie le moniteur, mais pour faire court… j’ai dit « banco ». La qualité de ce premier moniteur était sans doute comparable à celle que j’utilisais à ce moment-là, mais elle coûtait plusieurs centaines d’euros de moins et, soyons honnêtes, on ne peut dépenser son argent qu’une fois. Mais ne vous méprenez pas, BenQ ne fait pas que dans les prix bas et n’est pas une marque bon marché, bien au contraire, ils font des moniteurs très bien conçus avec des spécifications étonnantes. Le truc c’est… qu’il s’agit de BenQ et la société est beaucoup plus grande que certains de ses concurrents, ils peuvent donc se permettre d’avoir des prix plus bas. Alors ne laissez pas le prix vous faire penser que la qualité n’est pas au rendez-vous.

La critique du jour porte sur leur tout nouveau moniteur, le SW270C.

Une des choses qui importent pour nous photographes est de savoir quel pourcentage de l’espace Adobe RGB sera affiché.

Eh bien, je peux répondre à cette question avec un époustouflant « 99 % », ce qui, de tout point de vue, est plutôt impressionnant.

Tenez également compte du fait que le moniteur, comme mentionné précédemment, peut être étalonné à partir du matériel, pour afficher vos images de façon saisissante. S’il s’agit de votre premier moniteur Adobe RGB, préparez-vous à être stupéfait, la représentation des couleurs et des détails est tout simplement géniale.

Le moniteur utilise une table LUT 10 bits, 16 bits, ce qui signifie… eh bien, que c’est très bien !

(Cela signifie en fait que vous avez beaucoup de marge quant aux réglages, ce qui vous permet d’obtenir des gradients ultra-lisses entre les couleurs et d’éviter tout « effet de bande » ou autre artefact étrange.)

En ce qui concerne la résolution, il ne s’agit pas d’un écran 4K, mais d’un affichage dit 2K. Cela signifie que la résolution est de 2560 × 1440, ce qui est très bien pour un moniteur de 27 pouces. Personnellement, je peux gérer la 4K sur 27 pouces, mais la 2K me convient parfaitement et je pense que la plupart des gens préféreront en fait la 2K à la 4K, pour la simple raison que vous pouvez tout voir à 100 % (sous Windows) et qu’il n’est pas nécessaire d’aller jusqu’à 150-200 %. Cela signifie que vos images et vos menus sont extrêmement nets sur le SW270C.

En tant qu’étalonneur ISF, j’ai toujours des difficultés avec l’uniformité des couleurs. Je n’y peux rien, mais c’est simplement énervant. Imaginez un écran entièrement blanc, les bords sont plus sombres, la gauche est rougeâtre et la droite plutôt bleuâtre. Vous ne voulez pas travailler correctement dans ces conditions, croyez-moi. Bon, je suis le premier à admettre qu’aucun moniteur n’est parfait, ce n’est tout simplement pas (encore) possible, mais BenQ utilise des techniques très intelligentes pour ramener l’effet à un minimum absolu (on peut le mesurer, mais je vous mets au défi le voir). Le moniteur a un affichage très homogène.

Eh bien, oui, désolé. C’est plus ou moins une méprise.

La plupart des moniteurs professionnels sont livrés avec une fiche présentant une vue d’ensemble du rapport d’étalonnage, qui vous montre que le niveau de gris est correct, que l’espace de couleur et le gamma sont corrects, etc. Votre moniteur sera conforme aux exigences de BenQ. Ce qui ne veut pas dire que si vous connectez le moniteur à votre PC/Mac, vous n’avez pas besoin de l’étalonner. Chaque carte graphique (GPU) est différente et lorsque vous êtes sérieux dans votre travail, il est essentiel d’étalonner vous-même le moniteur. Et c’est très simple, il suffit d’utiliser le logiciel Palletmaster fourni avec le moniteur et en quelques minutes, tout est opérationnel. Répétez cette opération à chaque fois que vous effectuez un travail de retouche important (assurez-vous que le moniteur est allumé depuis au moins 30 minutes) et vous êtes un pro… enfin, vous voyez ce que je veux dire.

De nos jours, la vidéo est essentielle. Si en tant que photographe, vous ne voulez pas avoir à faire avec la vidéo… repensez-y, ou soyez prêt à perdre votre emploi à l’avenir ; la vidéo, c’est le futur.

Le SW270C de BenQ est capable d’afficher du matériel HDR10, ce qui signifie que vous avez plus d’ombres et de détails en surbrillance que sur un écran SDR normal. Vous pouvez comparer ça à une photo HDR, mais dans le cas d’une vidéo, on peut vraiment parler de « grande gamme dynamique »… Oui, désolé, le fait est qu’un grand nombre de personnes ne peuvent toujours pas créer une vraie photo HDR.

Mais en plus de la HDR10, il est également important qu’un moniteur prenne en charge les lectures à 24 (23,976) et 25 images par secondes.

La plupart des moniteurs pourront afficher la vidéo, mais ils utilisent une technique de déroulage qui produira un tremblement ou même une rupture de l’image lorsqu’un mouvement apparaît. Pouvoir visualiser ces images sans traitement additionnel est essentiel pour juger de la « douceur » de vos plans et fera un excellent outil d’apprentissage pour les débutants.

Bien sûr, ce n’est pas tout.

Depuis un certain temps, BenQ livre une molette avec ses moniteurs et il est intéressant de voir ce que vous pouvez en faire. Vous pouvez par exemple basculer entre les espaces de couleur, ou même les comparer à l’écran, en affichant d’un côté Adobe RGB et de l’autre sRGB. De cette manière, vous pouvez voir à quoi vos images ressembleront en ligne.

Le SW270C prend désormais également en charge l’USB-C, qui est bien sûr une addition bienvenue sur le marché actuel, mais tout le monde ne semble pas s’en rendre compte.

Bien sûr, il est difficile d’écrire une critique sur un moniteur. Soyons honnêtes, vous le branchez et il affiche vos images… non ? Cependant, il y a tellement de choses importantes dans la conception et les performances d’un moniteur qui sont souvent oubliées.

Au fil des années, BenQ a créé une quantité impressionnante de très bons moniteurs. Pour le moment, je pense que c’est l’un des meilleurs choix sur le marché si vous êtes prêt à dépenser un peu d’argent sans vider votre compte en banque. Même lorsque vous avez vraiment un budget serré… il existe un moniteur BenQ pour vous dans la série P3 Colorpace, donc BenQ a de quoi satisfaire tous vos besoins.

Mais au final, c’est une question de qualité. Et c’est là, à mon avis, que BenQ enfonce le clou : s’il y a un problème avec un moniteur, son équipe de support répond très rapidement aux questions. D’ailleurs, ne confondez pas les revendeurs avec BenQ. Si vous avez un problème avec un moniteur et que vous n’êtes pas satisfait par votre revendeur, envoyez un courrier directement à BenQ et ils vous aideront.

J’ai étalonné le SW270C avec lequel je travaille depuis un moment et je vous le dis franchement… je vous le RECOMMANDE VRAIMENT.

Frank Doorhof a grandi dans une famille de passionnés de photo amateur et de vidéographes. Il a commencé à enseigner la photographie à un âge précoce. La devise de son enseignement est de rendre la grande photographie accessible à tous.