Évaluation du SW2700PT : le moniteur de retouche photo d’Adobe RGB

Nous sommes très sélectifs. Au fil du temps, nous avons probablement développé une forme d’affection pour ces outils de confiance nous rendant tant de services. Ces outils s’avérant autant fonctionnels que fiables deviennent un élément essentiel de notre vie professionnelle. J’ai parfait mon équipement de travail au cours des ans, m’appuyant sur ces outils permettant de réaliser le travail, et en abandonnant les entreprises fournissant des outils non performants.

Le matériel seul ne peut produire de bonnes images, bien entendu. Les photographes sont les seuls responsables à ce niveau. Mais lorsque nous concluons un contrat avec un client, nous mettons en jeu, non seulement, notre réputation, mais également notre talent et expérience, ainsi que le matériel que nous avons choisi d’utiliser. Vous pouvez essayer de prendre des photos sans compter sur le matériel de l’appareil, je pense néanmoins que vous découvrirez que le résultat est du niveau d’une ébauche.

L’un de mes équipements favoris de matériel de postproduction était un grand écran Apple Cinema, acheté en 2008. Malheureusement, ce modèle a été retiré du marché peu après. J’ai sans doute traité des dizaines de milliers d’images avec ce moniteur, l’un des derniers modèles antireflets produits par Apple.

Je ne parviens pas à comprendre la raison pour laquelle les écrans brillants attirent autant. J’ai un miroir dans ma salle de bain, et un autre dans le couloir. Je considère cela suffisant pour satisfaire tous mes besoins de réflexion. Les nouveaux moniteurs Apple sont tellement brillants qu’ils s’avèrent parfaitement inutiles ailleurs que dans une pièce obscure. Je possède un écran Apple Cinema de 27 pouces, et j’ai dû acheter des chemises noires pour le traitement, du fait que la réflexion de tout autre vêtement plus brillant constituait une distraction permanente. Sérieusement !

Aussi, cela a été avec joie que j’ai reçu la demande de BenQ, fabricant d’un nouveau « moniteur de gestion des couleurs pour photographes », me demandant si un test de son écran SW2700PT m’intéressait.

« Est-il brillant ? » a été ma question.

« Brillant ? Pour quelle raison serait-il brillant ?

« Je ne sais pas. Actuellement, la plupart des moniteurs sont brillants. »

« Bien entendu qu’il n’est pas brillant. S’il l’était, vous auriez beaucoup de reflets, et cela rendrait un traitement de vos photos avec précision bien plus difficile. »

« JE SAIS ! »

« Il dispose d’un large espace de couleur 99 % Adobe RGB. »

« OK. Parfait. Mais, il n’est pas brillant. »

« Non. Absolument pas brillant. »

« Quand pouvez-vous l’envoyer ici ? »

« Nous l’envoyons dès maintenant. »

Le SW2700PT est dûment arrivé, emballé, étalonné avec précision, et je n’ai cessé de le regarder avec admiration depuis.

Par souci de transparence complète, je n’ai pas acheté le moniteur, les personnes chaleureuses de BenQ me l’ont envoyé aux fins de test, étant entendu que j’écrirai une revue du produit, mais tel que cela est toujours le cas lorsque j’accepte, ce qui peut être qualifié d’incitations matérielles, je précise bien que j’écrirai quelque chose uniquement si j’apprécie réellement le produit, et rien si le produit est mauvais. Le fait que vous lisez cet avis vous prouvera que le SW2700PT de BenQ n’a rien d’un mauvais produit. Il s’agit d’un produit extrêmement pratique et utile.

Si vous souhaitez en apprendre davantage sur les aspects techniques du moniteur, vous trouverez une vue d’ensemble ici, les spécifications techniques ici, et d’excellentes études de cas, ici, ici et ici.

Je vais aborder les aspects techniques bientôt, mais en premier lieu, puis-je partager ces deux images avec vous ? C’est exactement ce que je vois sur mon bureau, et la raison pour laquelle, le moniteur BenQ a constitué, pour moi, un ajout bienvenu à ma liste d’équipements utiles et fiables.

En tant que photographes numériques, je dirais que notre travail est uniquement complet à 50 % lorsque nous appuyons sur le déclencheur et prenons une photo. Il y a quelques années, lorsque je prenais des photos sur pellicule de diapositive Fuji Velvia et Kodachrome, mon travail était complet à 95 % quand j’appuyais sur le déclencheur. Tout ce qui restait à faire était d’imprimer des légendes nettes sur les étiquettes pour les monter sur les passe-vues. Les choses ont à l’évidence changé. L’immédiateté et la flexibilité de la photographie numérique génèrent une charge de travail supplémentaire considérable. Ces fichiers raw nécessitent d’être gérés avec précision avant d’être prêt à être diffusés. Lorsque je calcule les dépenses pour un travail, j’estime un rapport prise de photos/traitement de 1:1. Pour chaque jour que je consacre à un projet, je m’attends à devoir consacrer un autre jour en traitement.

Produisant une gamme de couleurs plus petite, l’espace de couleur Adobe RGB est celui le plus couramment associé à l’impression. Les imprimantes ne sont pas en mesure de couvrir entièrement l’espace plus grand de ProPhoto. Qu’est-ce que cela signifie en termes pratiques ? Cela signifie que lorsque vous imprimez une photo, vous allez potentiellement perdre certaines des couleurs enregistrées sur votre fichier image.

Encore plus petit, l’espace de couleur sRGB. Cet espace est généralement associé aux écrans d’ordinateur. Il est considérablement plus petit que l’espace AdobeRGB, et largement plus petit que l’espace ProPhoto. Qu’est-ce que cela signifie ? Cela signifie que lorsque vous voyez une image numérique sur un écran sRGB, vous ne voyez pas l’ensemble des couleurs disponibles dans les données du fichier.

Ces différences sont compliquées plus encore par le matériel que vous utilisez. Les moniteurs dédiés affichent généralement une plage plus large de tons, et ont des meilleurs noirs, blancs, gris et une meilleure précision de saturation que les écrans d’ordinateur portable. De façon générale, les écrans plus petits ont une précision inférieure à celle des écrans plus grands. Et donc, un MacBook Pro Apple, 12 pouces, n’affiche pas les couleurs et tons avec autant de précision qu’un MacBook Pro, 13 pouces, qui est, de même, moins précis qu’un MacBook Pro, 15 pouces, et ainsi de suite.

En pratique ? Cela signifie que vous ne voulez certainement pas procéder à un quelconque traitement critique sur un écran d’ordinateur portable. Plus important encore, cela signifie qu’il est quasiment impossible de traiter des fichiers avec précision aux fins d’impression sur un moniteur sRGB.

Le moniteur BenQ est fourni avec un contrôleur OSD. Au départ, j’espérais que cela me guérirait de ma compulsion à vérifier huit fois que la porte est fermée lorsque je quitte mon domicile, je pense que cela est appelé TOC, une forme différente de contrôle apparemment.

Le contrôleur OSD fournit un accès au menu virtuel et des boutons de raccourci personnalisables, pouvant être configurés pour basculer entre les profils. J’ai opté pour une configuration me permettant d’accéder rapidement aux profils AdobeRGB, sRGB et Noir et Blanc. En appuyant sur un bouton, je peux basculer entre les espaces de couleur et voir de quelle façon mon traitement des images va affecter le fichier dans différents formats.

Le SW2700PT dispose de deux ports USB3 ainsi que d’un logement pour carte SD, facilitant ainsi l’ajout de périphériques, tels qu’un lecteur de carte haute vitesse ainsi que le téléchargement depuis une carte mémoire SD. Il dispose également de connections DVI-DL et d’entrée/sortie HDMI. Il est livré dans une boîte avec l’ensemble des fils/câbles requis et son installation m’a pris approximativement dix minutes pour le connecter afin de travailler avec mon équipement Apple.

Le moniteur affiche un nombre impressionnant de 109 pixels par pouce, et dispose d’une « LUT (table de recherche) 3D 14 bits et d’un Delta E ≤2 » selon les informations fiables fournies. Qu’est-ce que cela signifie ? Cela signifie que les couleurs sont rendues avec précision et sans problème. En pratique, cela signifie que je peux traiter des images de façon plus uniforme, et avec plus de confiance que si mon traitement était effectué à l’aide d’un écran avec des spécifications inférieures. Je ne peux pas vous montrer la différence, mais j’ai passé en revue une série d’images sur trois écrans différents : un MacBook Pro 15", un Apple Cinema HD 27", et le SW2700PT de BenQ, le BenQ est nettement meilleur pour le traitement des gradations et détails subtils. Bien que vous puissiez ne pas avoir besoin d’un tel niveau de qualité si vous êtes uniquement intéressé par la publication d’images sur Facebook, si vous prévoyez un jour de publier des photos, de produire des impressions, de compiler un livrer ou de participer à des concours d’images, disposer de ces détails supplémentaires s’avérera crucial.

Cela constitue, selon moi, l’argument de vente le plus important du moniteur. Oui, il offre toute la qualité requise d’un moniteur professionnel, néanmoins BenQ l’a clairement présenté comme destiné spécifiquement aux photographes recherchant un produit de qualité, mais ne disposant pas du budget suffisant pour payer le prix habituel des moniteurs pro. Les moniteurs avec ce niveau de qualité coûtent généralement plus de 1 500 USD, et souvent entre 2 000 et 3 000 USD. Je vois que sur B&H, le SW2700PT est disponible pour 599,99 USD. Cela est inférieur au coût d’optiques à peine convenables. En comparaison, l’écran 27" Apple Thunderbolt est actuellement proposé à 999 USD. Un miroir dans mon magasin d’ameublement local coûtera uniquement 20 USD, et pourtant offrira les mêmes résultats que l’écran Apple. En regardant actuellement les moniteurs Apple et BenQ, côte à côte sur mon bureau, aucun doute quant à celui que j’utiliserai pour le travail de traitement. Le BenQ l’emporte haut la main.

Qu’est-ce que cette discussion autour des espaces et gammes de couleurs signifie vraiment ? L’une des choses qui m’étonne (et il y en beaucoup, mais je vais m’en tenir à la photographie pour l’instant) est le fait que les photographes vont investir beaucoup de temps, d’efforts et d’argent pour obtenir des appareils photo et optiques vraiment impressionnants, capables de capturer des myriades de pixels en haute définition avec une plage dynamique fabuleuse, mais ensuite ne parviennent pas à utiliser toutes ces informations. Les appareils photo numériques modernes sont fondamentalement des dispositifs de capture de données. Pourquoi posséder un appareil capable de capturer une plage vraiment étendue de données et immédiatement jeter ces données ? Si vous produisez des JPEG ou travaillez uniquement en sRGB, alors c’est pratiquement ce que vous faites.

À moins que vous soyez un photographe de sport ou de faits divers avec des échéances immédiates, auquel cas la qualité peut être sacrifiée pour une disponibilité rapide, il ne semble pas exister de bonnes raisons pour un tel gaspillage de données (veuillez ne pas l’écrire).

À défaut d’autre chose, l’utilisation du SW2700PT de BenQ m’a permis d’ouvrir les rideaux, laisser entrer la lumière du jour, remettre mes photos sur le mur, et porter des vêtements plus colorés. Je me sens presque humain désormais. Et cela, chers amis, n’est pas un mince exploit.

Vous pouvez en apprendre davantage sur le SW2700PT de BenQ ici.

Pour mes amis et collègues vivant en Asie, vous serez ravi d’apprendre que ce moniteur peut être acheté maintenant dans notre région.

Ceci est une copie de l’article du blog de Gavin Gough, intitulé : Moniteur de gestion des couleurs Adobe RGB pour photographes, SW2700PT 27 pouces, BenQ.